Quelques extraits...


Extrait de mon premier roman:

 

"Je continuai à trier et à jeter tout ce que je ne voulais pas garder ou qui n'avait pas d'utilité. Et ça me prit le reste de la journée.

Je fis remettre le chauffage provisoirement, puis je décidai d'aller acheter quelque chose à manger. Dans la rue, je découvris que la majeure partie des magasins avait changé d'enseignes ou encore était fermée. C'était un peu bizarre, j'avais l'impression de me réveiller après un long sommeil. Mais je me sentis bien. Malgré tout ce qui s'était passé pendant les neuf ans où j'avais vécu dans cette ville, et malgré la détérioration de ma vie ici, je crois que j'avais désormais un regard neuf qui me permettait de dire que je pourrais très bien y revivre, car j'avais la maturité pour ne pas faire les mêmes erreurs, pour le moins stupides. Comme tomber amoureuse d'un salaud de macho ou ne pas avoir suffisamment de recul face à ma carrière, et surtout ne plus chercher les bonheurs artificiels... Bref, pendant une fraction de seconde, je fus tentée de revenir dans la "grosse pomme". Après avoir remonté la rue vers le centre, je rentrai dans mon appart. Le rangement effectué et la chaleur qui commençait à y régner le rendirent vraiment plus vivant. Et je me dis que je ne pouvais pas me résigner à m'en séparer, pas encore..."

 

 

Deuxième extrait:

 

Quelques heures plus tard, complètement ivre, je retournai sur le pont et je montai sur la rambarde pour tester mon équilibre, mais voyant que je n'y arrivais pas, je restai finalement assise dessus, face à l'eau. Et là tout s'enchaîna, je me remis à penser à la psy qui m'avait expliqué que je ne devais pas me laisser mourir. Mais à qui je manquerais si jamais je le faisais ? Et je commençai à me balancer en regardant ce qui se passerait si…mais là...

 « Arrêtez ! »

Une jeune femme m'avait saisi par le bras.

« Lâchez-moi ! De t-toutes f-façons, je n'manquerais à personne. Bulbutiai-je.

- Et vous croyez que c'est une raison pour vous jeter…bon, d'accord ça l'est, mais même si vous traversez une passe difficile, je suis sûre que vous avez encore plein de bonnes choses à vivre.

- Vous v-vous fouttez de m-moi, v-vous ne me connaissez même pas.

- Non, pas personnellement, c'est vrai, mais je sais que vous êtes la présentatrice télé, de plus je n'ai pas pour habitude de laissant les gens se suicider devant moi. Ecoutez, on pourrait peut-être aller discuter sur ce banc, là derrière nous, où ailleurs si vous voulez.

- V-vous rigolez, vous êtes quoi, un psy ?

- Non, j'ai juste envie de vous aider. Vous avez beaucoup bu et je ne crois pas que ce soit raisonnable. Au pire, vous pourrez toujours vous jeter à l'eau après. »

 

Je ne sais pas pourquoi, mais je la suivis. Nous passâmes un bon moment à discuter sur le banc, et j'avoue que d'une certaine façon, je me sentais mieux, même si je savais que ça ne durerait que très peu de temps. A la fin de la conversation, la seule chose dont j'avais envie c'était de rentrer chez moi et de dormir.

 

« Merci, je crois que sans vous, je serai déjà en train de couler à pique ! »

Puis en m'en allant, je me retournai :  « Au fait, je ne connais même pas votre prénom !

- J'm'appelle Alex, me dit-elle avec le sourire d'un ange. »

 

Ce fut comme un déclic. Chez moi, je fis une valise, fermai mon appartement et allai à l'aéroport. Direction le Kenya.