Au début, on se dit qu'on est tombé dans un Foenkinos, et puis non, c'est trop bavard, les personnages sont très aiguisés et le héros est encore plus tête à claques. Ensuite, on ne sait plus trop où il veut en venir. On doute, mais on continue parce qu'on est curieux. Et puis voilà Emma. Un joli cliché, certes, mais qui pétille, donne une bouffée d'oxygène à l'ensemble et nous capte jusqu'à la fin. Ça aurait pu être un roman feel-good, de gare, qu'on lit et qu'on jette, mais non, parce que la société citadine actuelle y est dépeint avec un tel sens du détail, qu'on pense davantage à une chronique sociologique. On connait tous un Benoît, la quarantaine et un peu paumé dans sa vie. On aime ou on aime pas la ville, mais elle y est un personnage à part entière. Alors ce n'est pas un feel good, ce n'est pas un cliché, c'est plus que ça. L'auteur maîtrise bien l'art d'analyser les gens, la société avec ce cynisme qui fait sourire. Même si le connaissant, je trouve qu'il reste un peu trop fidèle à lui-même ;), je me suis quand même dit "putain, le con, il écrit bien quand même". Le genre de livre qui pourrait au final se rapprocher du...vous savez, le petit chocolat avec le café à la fin du repas. Voilà donc un petit chocolat que je conseille. Une chronique sociale un peu légère, un personnage au bout du rouleau, mais qui se soigne, une ado rebelle, des personnages féminins haut en couleurs. Un joyeux cocktail, à consommer avec son café !