La Traverseuse, c'est l'histoire d'Agnès mais aussi de Louis et de Philippe... Ils ne se connaissent pas ou peu. On ne sait pas pourquoi ils forment ce groupe d'exilés. Avec une narration à la 1ère et 3ème personne qui peut paraître un peu froide et déroutante, l'auteure nous entraîne dans leur périple. Elle joue avec les mots autant qu'avec nos nerfs. Se sert de ce périple comme d'une introspection où les personnages sont confrontés à leurs peurs, leurs doutes. On comprend bientôt qui ils sont et pourquoi ils sont dans la neige en pleine nuit, cachés sous un drap. Ils risquent leur vie, mais on suppose rapidement à quelle époque et où ils sont. On comprend aussi leurs blessures et leur choix de partir. Et puis, l'histoire tourne mal, ils sont faits prisonniers. Une lutte sans merci s'engage. On oscille entre beauté des liens humains et horreur de la réalité. Les personnages deviennent des héros de leur propre vie ou plutôt des antihéros. Jusqu'à cette fin. Une histoire inspirée de l'Histoire dont on ne sort pas indemne. Forte, poignante et profondément perturbante...