Quand j'avais 5 ans environ, je criais partout que je voulais être écrivain. Je me souviens encore du retour cinglant que j'avais eu : "ce n'est pas un métier, ça". C'était il y a environ 30 ans. Hier, j'ai eu une conversation avec une représentante du métier du livre qui m'a dit :"On va travailler à ce que les auteurs soient reconnus au même titre que les autres artistes, parce qu'on ne pense pas à eux pour des animations, des évènements..." Il y a quelques jours, je lisais un article où Mathieu Simonet, auteur et ex-président de la Société des gens de lettres expliquait cette volonté de donner un vrai statut aux auteurs. Quand je dis auteur, je parle des professionnels. Vous me direz comme on m'a dit il y a 30 ans que tout le monde peut écrire, que c'est un de mes loisirs. Ça peut l'être oui. Comme la cuisine et pourtant, il y a des cuisiniers professionnels. Comme les photographes et pourtant il y a des photographes pros. Qui eux aussi finalement subissent les mêmes clichés que les auteurs. Alors oui, on peut écrire un journal, un texte, un roman par plaisir et avoir un vrai travail à côté. Mais on peut aussi décider de ne faire que ça et de faire en sorte d'en vivre. Parce qu'un auteur ce n'est pas que Guillaume Musso. Tout comme un chef n'est pas forcément Cyril Lignac. Et astronaute alors, quelle chance de réussir ? Un auteur qui vit de son métier, c'est des années de travail, de sacrifices, de choix, de doutes, d'insécurité financière... Pour faire ce qu'il aime. Parce que c'est une nécessité vitale. Parce qu'il n'y a que ça qui lui plaît. 30 ans après, je suis fière de dire que je suis auteure, c'est mon métier.